J'étais étonné de lire cet interview dans le journal "Le Temps" du 21/01, vu les propos audacieux, qu'on trouve rarement dans un journal Tunisien.
Q: Le PDP va donc participer aux échéances électorales de 2009. Quelles sont les grandes lignes de son programme ?
R: [...]
Oui, le PDP va donc participer aux élections de 2009 dans ses dimensions présidentielle et législative. Et c'est au cours de ce comité central que nous débattrons des modalités de cette participation et des grandes lignes du programme à présenter aux Tunisiens.
Mais d'ores et déjà, j'avancerai que les efforts vont être déployés dans deux directions complémentaires.
La première direction concernera le cadre général des élections et touchera aux volets politique, législatif et constitutionnel.
En effet, il ne peut y avoir d'élections libres sans l'assainissement du climat politique, sans la liberté de la presse favorisant un débat pluriel et une compétition réelle, sans une amnistie générale réhabilitant l'action politique et encourageant la large participation à la vie publique, sans une réforme profonde du système électoral garantissant la neutralité de l'administration et une véritable pluralité.
Les militants du PDP sont déterminés à mettre toute l'énergie nécessaire pour la réalisation de ce programme, pour donner un sens à cette échéance électorale et pour en faire une réelle opportunité ouvrant la voie vers un processus de démocratisation.
La deuxième direction, concernera la vision du PDP pour améliorer la qualité de la vie des Tunisiens sur les divers plans.
Nous sommes conscients des défis économiques et sociaux auxquels est confrontée la Tunisie. Au cœur de ces défis, se trouve la question de l'emploi et des moyens à mettre à contribution pour faire face au chômage. Les répercussions de ce dernier se faisant sentir sur tous les aspects de la vie du citoyen, créant un sentiment d'insécurité des plus légitimes.
Quel que soit le taux de croissance annoncé, le gouvernement se doit de reconnaître que sa stratégie de développement n'a pas réussi à résorber le chômage, et ses choix économiques n'ont pas permis le progrès social pour tous, comme il fut toujours annoncé.
Accablée par une administration archaïque au service du parti au pouvoir, rongée par une étendue des plus inquiétantes de la corruption (dont plus personne ne nie l'existence), menacée par la conjoncture mondiale, souffrant de l'inadéquation Ecole / Emploi, l'économie tunisienne a urgemment besoin de réformes fondamentales visant l'impulsion de la croissance et la relance de l'investissement.
Toute stratégie de développement se doit, certes, de viser une croissance plus élevée, mais également et surtout, une croissance profitant à toutes les catégories et à toutes les régions dans une démarche d'équité et de justice. Et c'est là, un axe central de l'orientation du PDP. Et ceci nous renvoie, de nouveau, au chapitre politique. En effet, sans la liberté de la presse, sans un climat de confiance, sans une lutte clairement annoncée et mise à l'œuvre contre la corruption, tout discours sur la relance de l'investissement, tout discours sur le développement social reste théorique, plus encore, démagogique.
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