Thursday, January 31, 2008

Victor Hugo : A des âmes envolées


Ces âmes que tu rappelles,
Mon coeur, ne reviennent pas.
Pourquoi donc s'obstinent-elles,
Hélas ! à rester là-bas ?

Dans les sphères éclatantes,
Dans l'azur et les rayons,
Sont-elles donc plus contentes
Qu'avec nous qui les aimions ?

Nous avions sous les tonnelles
Une maison près Saint-Leu.
Comme les fleurs étaient belles !
Comme le ciel était bleu !

Parmi les feuilles tombées,
Nous courions au bois vermeil;
Nous cherchions des scarabées
Sur les vieux murs au soleil;

On riait de ce bon rire
Qu'Éden jadis entendit,
Ayant toujours à se dire
Ce qu'on s'était déjà dit;

Je contais la Mère l'Oie;
On était heureux, Dieu sait !
On poussait des cris de joie
Pour un oiseau qui passait.

1 comment: