Aujourd’hui 31 août 2007, un pas d’une gravité inouï a été franchi dans le harcèlement des opposants et des défenseurs des droits humains en Tunisie : le cabinet de Me Ayachi HAMMAMI situé au 23, rue Mokhtar Ataya à Tunis (à proximité de la Banque Centrale tunisienne) dans un immeuble d’habitation alimenté au gaz, a été l’objet d’un acte criminel de pyromanie.
Vers 08H00, lorsque Me Ayachi HAMMAMI arrive à son Cabinet il constate bizarrement que la porte principale n’est pas fermée à clef (alors qu’il l’avait fermée la veille). Une fois à l’intérieur il découvre des traces de feu dans le bureau de la secrétaire. Il se précipite vers son bureau lequel était, à la différence du premier, fermé à clef (sans doute dans le but de retarder l’intervention des pompiers !). La fumée était tellement dense et toxique que l’avocat n’a pas pu entrer. Il appelle immédiatement les pompiers, lesquels arrivent plutôt rapidement mais pas assez pour « sauver » les dossiers des clients ainsi que l’ordinateur professionnel de l’avocat, que les criminels ont pris le temps de lui ôter « le cache » et d’introduire des journaux dans le lecteur dans l’intention manifeste de détruire rapidement l’unité centrale avant l’arrivée de Me HAMMAMI à son cabinet.
Vers 11h00 la victime a convoqué une conférence de presse à laquelle ont assisté, outre les journalistes, des personnalités démocratiques (notamment les dirigeants du Collectif 18 Octobre) ainsi que les amis de l’avocat.... Il a été notamment décidé, lors de cette conférence, la création de deux comités : une pour faire la lumière sur cet acte criminel d’une particulière gravité, et l’autre pour secourir matériellement le sinistré et lui apporter le soutien dont il a grandement besoin. Le juge d’instruction et le Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis se sont également transportés sur les lieux et ont ouvert une enquête.
Le caractère criminel de cet acte ignoble apparaît dans toute sa flagrance lorsque l’on sait par ailleurs que le Cabinet de Me Ayachi HAMMAMI est soumis à une surveillance policière permanente depuis sa participation à la grève de la faim collective qui a donné naissance au Collectif 18 Octobre, et que –par conséquent- sans la complicité des « surveillants » il aurait été impossible aux pyromanes de s’introduire dans le Cabinet de l’avocat.
Par ailleurs, il convient de rappeler que le Cabinet de Me AYACHI HAMMAMI est situé dans un quartier soumis à une haute surveillance du fait de l’existence du Bâtiment de la Banque Centrale tunisienne.
Autre détail qui mérite d’être mentionné : Me HAMMAMI était chargé de rédiger un rapport sur l’état de la justice tunisienne dans le cadre d’un séminaire organisé par le Réseau euro méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) sur « L’indépendance et l’impartialité de la justice tunisienne » et devant avoir lieu les 8 et 9 septembre prochains à Paris. C’est, probablement, en vue de détruire les travaux réalisés par l’avocat dans le cadre de cette manifestation que les pyromanes ont mis le feu à son cabinet.
Maître Ayachi HAMMAMI est un membre dirigeant du Collectif 18 octobre pour les Droits et les Libertés, secrétaire général de la section de Tunis de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) et un défenseur infatigable et connu dans le secteur pionnier des avocats. En octobre 2005, à la veille du Somment Mondial sur la société de l’information, il a ouvert ses bureaux pendant plus d’un mois pour accueillir une grève de la faim illimitée avec sept autres personnalités tunisiennes. Ces locaux sont devenus symbole de la lutte des tunisiens pour les droits et la dignité. Depuis, le cabinet de Maître Ayachi HAMMAMI (et de bien d’autres encore) est assiégé en permanence par un grand nombre de policiers en civil dont le rôle est de terroriser les clients en les poussant à se désister. .
Le 31 juillet 2006, il a été victime d’une nouvelle mesure de répression fiscale qui vise à le punir pour ses engagements militants. Il a dû payer la somme de 21 mille dinars (12350 €) faute de quoi le mobilier de son bureau serait mis aux enchères publiques. Cette punition, parmi d’autres, lui a été infligée pour avoir mis son cabinet pendant plus d’un mois à la disposition des huit grévistes de la faim en octobre 2005.
Cette stratégie d’acharnement, d’intimidation et de harcèlement permanents mise en oeuvre dans un climat d’impunité totale, illustre la nature dictatoriale et liberticide de du pouvoir tunisien. Me Hammami se trouve désormais dans l’impossibilité d’exercer sa profession et de faire face à ses obligations familiales, en tant que père de trois enfants, ainsi que sociales et professionnelles.
Le CRLDHT dénonce vigoureusement ce crime odieux commis à l’encontre des opposants politiques et des défenseurs des droits humains, un acte d’une extrême gravité qui prédit le pire. Il exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour connaître les criminels, concepteurs et exécutants et les traduire devant la justice.
Le CRLDHT attire l’intention des ONG internationales quant à cette situation alarmante qui ne cesse de se dégrader en exigeant l’arrêt immédiat de ces violences.
Via TunisNews
2 comments:
Voici un témoignage de Ayachi Hammami sur Al Jazeera. (vidéo)
PDPinfo.org
http://smawebdesign.com/mcgallerypro/show.php?start=0&id=217&video=1
eh oui c'est notre indépendance et démocratie qui s'illustre encore une fois.
Vive la Tunisie à mort les dictates
Post a Comment